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Libération

La mue démocratique de l'émirat de Bahreïn

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L'archipel entend se transformer en monarchie constitutionnelle.
publié le 15 février 2001 à 22h55

Chaque année, l'émirat de Bahreïn faisait l'objet d'un compte rendu accablant des organisations de défense des droits de l'homme. Celles-ci y dénonçaient les emprisonnements arbitraires, les détentions sans jugement et sans limite, les tortures, l'absence de libertés publiques, le règne de la loi d'urgence en vigueur depuis les années 70.. Depuis aujourd'hui, cette période noire appartient au passé.

Dictature jusqu'à ce jour, le petit archipel du Golfe entend, au terme d'une mue démocratique qui devrait prendre plusieurs années, se transformer en monarchie constitutionnelle. Hier et aujourd'hui, les quelque 300000 électeurs bahreïnis se prononcent par référendum sur un projet de charte nationale, qui propose la répartition du pouvoir législatif entre un Parlement élu et un Majlis al-Choura (Conseil consultatif, dont les membres sont désignés), la transformation de l'émirat en royaume, une «séparation des pouvoirs» et «le droit du peuple à participer aux affaires publiques».

Les autorités prévoient un raz-de-marée en faveur des réformes. Il faut dire que l'opposition, influente notamment dans la communauté chiite (majoritaire dans l'archipel), a appelé à voter en faveur du projet, après une amnistie générale, décrétée le 5 février par l'émir cheikh Hamad ben Issa al-Khalifa, en faveur des prisonniers politiques et des opposants en exil. A la veille du référendum, l'émir a effectivement gracié un dernier contingent de seize détenus politiques. «Nous allons répondre "oui" à la ch