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Libération

Haro sur la commissaire espagnole

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publié le 16 février 2001 à 22h57

Qui veut la peau de Loyola de Palacio? Les couloirs du Parlement européen bruissent de rumeurs sur une possible mise en cause de la vice-présidente de la Commission lors de la session de mars. Certains eurodéputés aimeraient pousser Romano Prodi à la renvoyer, comme il avait promis de le faire en cas de faute de tout membre de son collège. Tête de liste du Parti populaire (droite, au pouvoir) aux européennes de juin 1999, la commissaire chargée des Transports et de l'Energie a du mal à se dépêtrer d'une ancienne affaire de fraude aux subventions communautaires. Alors que la production de lin avait disparu en Espagne depuis 1965, elle est brutalement réapparue en 1993 et a crû de... 1 261 % entre 1994 et 1997. Un engouement certainement pas étranger à l'octroi de généreuses primes européennes, dont une bonne partie a été obtenue grâce à de fausses déclarations. Ministre de l'Agriculture de 1996 à 1999, Loyola de Palacio était en poste aux plus beaux jours de la fraude. Plus grave: les familles de hauts fonctionnaires de son ministère ont été impliquées dans ce détournement. La commissaire, qui n'a porté plainte qu'en janvier, a été longuement entendue début février à Madrid par le juge Garzon. Bien qu'aucune preuve de son implication directe ou indirecte dans le scandale du lin n'ait jamais pu être apportée, les socialistes espagnols invoquent la «responsabilité politique» de l'ex-ministre pour exiger son départ de Bruxelles. Mais le reste du groupe PSE n'est pas très chaud p