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Libération

Le tourment des immigrés en Autriche

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Après un an d'extrême droite, le statut des étrangers s'est encore dégradé.
publié le 16 février 2001 à 22h57

Vienne de notre correspondant

Avec l'entrée de l'extrême droite au gouvernement, il y a maintenant un an, «notre espoir de nous voir un jour acceptés par les Autrichiens s'est complètement évanoui. Les jeunes sont démoralisés, ils ne cherchent même plus à se mobiliser». Fils de travailleurs turcs et animateur de Echo, une association de jeunes immigrés de la seconde génération, Bülent ÷ztoplu résume la déprime de tous les militants associatifs qui luttent depuis des années pour une meilleure intégration des étrangers.

Un an après l'alliance conclue entre le chancelier conservateur Wolgang Schüssel et le FP÷ de Jörg Haider, les agressions visant les étrangers sont restées rares en Autriche. «C'est normal qu'il n'y ait pas de violence raciste dans les rues, puisque les racistes sont au pouvoir et peuvent exercer leur pression sur nous par des lois!», lance Bülent ÷ztoplu.

A l'association Helping Hands, qui a installé une ligne téléphonique pour recevoir les plaintes liées à des actes xénophobes, on confirme que «le nombre d'appels n'a pas sensiblement évolué». Le plus grave épisode s'est produit en juin, dans l'obscurité du parc de l'hôtel de ville de Vienne, lorsqu'un Soudanais et son fils de trois ans furent gravement tabassés par une bande de skinheads. «Depuis, j'ai cessé de sortir seul la nuit, se souvient Pascal, un jeune étudiant nigérian, un téléphone portable toujours dans sa poche. En cas de problème, je téléphone à un ami pour qu'il vienne me chercher en voiture.» Les