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Libération

Au Congo, les bonobos victimes de guerre

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A Kinshasa, une Belge cherche à préserver ces singes dont la population est décimée.
publié le 17 février 2001 à 22h58

Kinshasa envoyé spécial

C'est bien connu, l'homme est un loup pour l'homme et ­ on le sait moins ­ une plaie pour le bonobo. Ce singe de la forêt équatoriale qu'on ne trouve que sur la rive gauche du fleuve Congo risque de faire les frais du chaos dans lequel la République démocratique du Congo (RDC) est plongée depuis quelques années. La disette et la guerre en ont fait une proie recherchée. Estimés à 100 000 en 1980, les bonobos ne seraient aujourd'hui plus que 10 000 en RDC.

Dans la famille des grands singes ­ qui compte aussi les chimpanzés, les gorilles et les orangs-outangs ­ les bonobos sont les plus menacés. Leur principal sanctuaire, la grande forêt équatoriale du centre de la République démocratique du Congo, est en effet devenu un terrain d'affrontement entre armées rivales et une zone de non-droit où pillards et braconniers agissent à leur guise. La viande de bonobo, qui était prisée par une certaine élite, est devenue recherchée dans un pays où sévit la disette, et où tout est bon à consommer.

Fin du tabou. «Les populations locales, pour qui consommer la chair du bonobo était sacrilège, ont été chassées par les combats et remplacées par des nouveaux venus attirés par l'exploitation du bois ou de l'or», explique Claudine André, une Belge installée à Kinshasa qui a voué sa vie à la sauvegarde des bonobos. «Lorsqu'un bonobo adulte se fait tuer, son petit est capturé et envoyé vers Kinshasa afin d'être vendu comme animal de compagnie. C'est là que nous intervenons en l