Washington
de notre correspondant
Vicente Fox et George W. Bush ont beaucoup en commun. Tous deux sont des présidents fraîchement élus. Fox, président depuis le 1er décembre, a détrôné le Parti révolutionnaire institutionnel, au pouvoir au Mexique depuis soixante et onze ans. Bush, lui, a battu un candidat démocrate qui s'appuyait pourtant sur huit ans de prospérité. Tous deux sont des ranchers et des amateurs du folklore afférant: ribs, stetsons et enchilladas. Ils se connaissent déjà pour s'être rencontrés à plusieurs reprises lorsqu'ils étaient tous deux gouverneurs. Les relations américano-mexicaines sont le seul dossier de politique étrangère que George W. Bush maîtrise vraiment: la frontière du Mexique étant pour moitié une frontière avec le Texas dont il était gouverneur, et 30 % des Texans sont aujourd'hui hispanophones. On comprend dès lors que George W. Bush ait choisi de réserver son premier voyage présidentiel à son «ami Vicente». Ce dernier l'a présenté, hier, à sa mère, au grand régal des médias. Puis il l'a reçu dans son ranch de San Cristobal, à 400 km au nord-ouest de Mexico.
Immigration. «Certains, lorsqu'ils regardent vers le sud, voient des problèmes. Moi, je vois des potentialités», avait déclaré Bush la veille de son départ. Outre la question de la drogue (dont la moitié passe par la frontière mexicaine), le principal «problème» entre les deux pays est l'immigration clandestine. Aujourd'hui, les Etats-Unis évaluent à 6 millions le nombre de leurs immig