«Peines exemplaires con tre les mafias qui détournent les deniers publics»: ils étaient quelques centaines de militants d'associations, dont Transparency Maroc, à manifester, vendredi, à Casablanca devant le siège du Crédit immobilier et hôtelier (CIH, banque publique). Ce rassemblement ne visait pas seulement à réclamer des «enquêtes approfondies» sur les malversations financières dans les établissements publics. Il cherchait avant tout à éviter l'enlisement de ce qui apparaît comme une vraie première au Maroc: l'ébauche, timide, d'une lutte contre une corruption qui gangrène le pays.
Il y a quelques mois, la création d'une commission d'enquête parlementaire généralement synonyme d'enterrement de première classe sur plusieurs scandales financiers (le CIH, la Caisse nationale du crédit agricole, la Caisse de sécurité sociale, les Minotiers...) avait surtout fait sourire.
«Disparition». La publication de son premier rapport accablant sur la gestion du CIH a néanmoins montré l'ampleur des détournements. Certes, les députés se contentent d'expliquer l'existence et la perpétuation de tels détournements par des considérations d'ordre général sur le «népotisme», le «favoritisme» ou le «clientélisme». Et ils évitent soigneusement d'aller fouiller dans les sociétés écrans et les hommes de paille qui servent de couverture aux puissants du pays. Des documents essentiels sur la gestion de cet établissement public ont aussi «disparu», tandis que des responsables d'administration o