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Libération

Belgrade en appelle à l'ONU contre l'extrémisme albanais

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Trois policiers serbes tués par une mine au sud du pays.
publié le 19 février 2001 à 23h02

Belgrade de notre correspondante

L'attentat contre un bus serbe au Kosovo, qui a fait 7 morts et 43 blessés, vendredi près de Podujevo, et la mort de trois policiers serbes, dont le véhicule a sauté hier sur une mine dans le sud de la Serbie, font remonter la tension entre Belgrade et les indépendantistes albanais. Ces graves incidents risquent de remettre en question les maigres résultats des efforts déployés pour pacifier le Kosovo, peuplé à 90 % d'Albanais de souche et sous administration internationale depuis juin 1999. Ils menacent aussi la paix au sud de la Serbie dans la région de Presevo, de Medvedje et de Bujanovac, limitrophe du Kosovo et peuplée à 70 % d'Albanais de souche. Les autorités yougoslaves ont proclamé samedi une journée de deuil national. Les gouvernements serbe et yougoslave ont demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de se réunir d'urgence pour condamner l'attentat et prendre des mesures pour empêcher la violence. Le président yougoslave, Vojislav Kostunica, a critiqué vertement les forces internationales au Kosovo et leur «concept de démilitarisation de l'UCK (ex-Armée de libération du Kosovo, ndlr)», qui consiste, a-t-il dit, à «ne pas désarmer et [à] ne pas punir les terroristes». Il suffirait, selon Kostunica, que la Mission des Nations unies (Minuk) et la Force multinationale de paix de l'Otan (Kfor) appliquent la résolution 1 244 de l'ONU «à la lettre et non sélectivement». Les extrémistes albanais sont un «danger» pour la stabilité des Balkans,