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Quand Rome finançait Milosevic..

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En 1997,un holding public a largement investi dans les télécoms serbes.
publié le 21 février 2001 à 23h05

Rome de notre correspondant

Moins de six mois après la chute de Slobodan Milosevic, le nouveau pouvoir à Belgrade s'en prend durement à la très controversée politique italienne dans les Balkans menée par les gouvernements de centre-gauche italiens, d'abord avec Romano Prodi, puis surtout par l'ex-communiste Massimo D'Alema. «L'argent italien a servi à soutenir le régime de Milosevic, alors en difficulté, et a peut-être aussi permis de financer les opérations militaires au Kosovo», accusait Zarko Korac, un des vice-Premiers ministres serbes, dans un entretien publié le 16 février par le quotidien La Repubblica (gauche libérale). Il dénonçait l'étrange rachat en juin 1997 par Telecom Italia de 29 % de Telekom Srbija qui aurait apporté une providentielle bouffée d'oxygène à Milosevic alors aux abois. Dans une longue enquête, le quotidien romain a ainsi retracé le parcours d'une transaction obscure et complexe qui débute en 1995, lorsque Stet (le holding public de télécommunications qui chapeaute Telecom Italia) prend contact avec le pouvoir serbe pour racheter une partie de l'opérateur téléphonique yougoslave. En juin 1997, l'affaire est finalement conclue. Stet verse 893 millions de marks pour 29 % du capital. Quelques heures plus tard, l'Ote, la société nationale des télécommunications grecque, acquiert pour sa part 20 % pour 624 millions de marks.

Surévaluée. Au total, l'Etat yougoslave encaisse, pour ce qui représente le plus gros investissement étranger jamais réalisé en Ser