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Libération

Russie-Otan: un petit air de guerre froide

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Moscou s'inquiète de l'élargissement de l'Alliance à l'Est.
publié le 21 février 2001 à 23h05

Moscou de notre correspondant

Un parfum de guerre froide flotte sur Moscou. Hier, le président Vladimir Poutine a confié au secrétaire général de l'Otan, George Robertson, en visite dans la capitale russe, que la Russie s'inquiétait de l'élargissement à l'Est de l'Alliance atlantique et des projets américains de bouclier antimissile (NMD). Le président russe a gardé un ton mesuré car il espère encore enfoncer un coin entre Washington et ses alliés européens, mais une partie de la classe politique, ainsi que les militaires et certains médias ont renoué avec un traditionnel vocabulaire antioccidental.

La palme revient au leader du Parti communiste russe, Guennadi Ziouganov, qui a comparé l'extension de l'Alliance atlantique aux pays baltes (Lettonie, Lituanie, Estonie) à l'annexion de l'Autriche par Hitler. «L'élargissement de l'Otan est l'erreur géopolitique la plus grave depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. De fait, l'Otan répète la politique de Hitler qui avait commencé par l'Anschluss de l'Autriche et a ensuite entrepris de conquérir le monde entier.»

Proliférateur nucléaire. Après les déclarations de la nouvelle administration américaine accusant Moscou d'être un «proliférateur nucléaire actif» et les rapports de la presse américaine évoquant la présence d'armes nucléaires dans l'enclave de Kaliningrad, le général Léonid Ivachov, chef du département de la coopération internationale au ministère de la Défense, a stigmatisé «le retour d'un système de propagande pour ra