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Libération

Crise politique et financière en Turquie

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Le bras de fer entre le Président et le Premier ministre déstabilise le pays.
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publié le 22 février 2001 à 23h05

La crise ouverte entre le président Necdet Ahmet Sezer et le Premier ministre Bülent Ecevit, nationaliste de gauche, autour de la lutte contre la corruption continue de secouer la Turquie. Deux mois après une grave crise financière et alors que la Turquie doit assainir son système bancaire et accélérer les privatisations comme l'exige le Fonds monétaire international, cette incertitude politique a fait plonger hier la Bourse d'Istanbul, qui a perdu 18 % en une matinée, et les taux d'intérêt se sont à nouveau envolés, plaçant la Turquie dans une situation financière délicate. La Bourse était tombée à un niveau encore plus bas que lors de la crise de novembre-décembre, déclenchée par un manque de liquidités dû aux déficiences du secteur bancaire turc. «A l'époque, la crise avait des raisons structurelles, celle d'aujourd'hui est pire car elle est liée à la maladresse d'un homme politique. La Turquie a perdu au moins un an en termes de confiance internationale», soulignait un banquier étranger.

Le bras de fer à la tête de l'Etat a néanmoins accru la popularité du Président, juriste et constitutionnaliste aussi discret que rigoureux. Lundi, lors de la réunion mensuelle du Conseil national de sécurité, le chef de l'Etat avait accusé sèchement son Premier ministre de ne pas lutter assez fermement contre la corruption. Bülent Ecevit, comme Necdet Ahmet Sezer, est l'un des hommes politiques turcs à ne pas être entaché du soupçon de corruption, mais ce n'est pas le cas de certains de