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Libération

Iran: Khatami, fragilisé, mais sans rival face aux urnes

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Sans s'être déclaré candidat, le Président est déjà en campagne.
publié le 22 février 2001 à 23h05

Etrange situation: Mohammed Khatami est parti en campagne électorale sans avoir annoncé s'il était candidat. Pourtant, à trois mois et demi du scrutin présidentiel du 8 juin en Iran, tout son entourage le presse de faire savoir s'il va briguer ou non un second mandat. Dernièrement, le Mocharekat (Front de la participation, gauche réformatrice), la principale formation du Parlement, dirigé par son propre frère Mohammed-Reza, l'a prié solennellement de déclarer sa candidature, qualifiant le prochain scrutin de «référendum national pour la poursuite des réformes». Avant lui, le président du Majlis (Parlement), Mehdi Karoubi, l'ensemble du courant religieux réformateur et la quasi-totalité des associations islamiques qui lui sont proches lui ont fait une demande analogue. En vain. Le Président reste sourd à tous ces appels et donc muet sur ses intentions.

Radicalisation. Cependant, la multiplication de ses voyages en province et la radicalisation de son discours indiquent qu'il est déjà bel et bien en campagne. Officiellement, Khatami a jusqu'au 2 mai pour se déclarer. Aussi sa stratégie est-elle de laisser planer le doute sur ses intentions. «Pour une bonne raison, estime Nasser Etemadi, un analyste iranien, il a besoin d'attirer l'attention de l'opinion publique iranienne, qui est de plus en plus indifférente.» C'est vrai qu'à l'heure du bilan, celui-ci est bien maigre. Il y a loin entre son discours sur la nécessité d'instaurer une «démocratie religieuse» et sa traduction sur