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Libération

Viols en Bosnie, un «crime contre l'humanité»

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Le TPI a lourdement condamné trois Serbes de Bosnie pour des violences sexuelles commises à Foca.
publié le 23 février 2001 à 23h07

Les viols commis en Bosnie et l'esclavage sexuel ont pour la première fois été reconnus comme «crimes contre l'humanité» par un verdict du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, qui a lourdement condamné hier trois Serbes de Bosnie pour des violences sexuelles systématiques commis à Foca (sud-est de la Bosnie) entre 1992 et 1993. «Le viol a été utilisé par des membres des forces armées serbo-bosniaques comme un instrument de terreur», a déclaré la juge zambienne Florence Mumba, qui présidait le tribunal, soulignant que «les trois accusés ne sont pas des soldats ordinaires dont les moeurs se seraient relâchées dans la dureté de la guerre. [...] Ils ont prospéré dans l'atmosphère sordide créée par la déshumanisation de ceux qui étaient considérés comme des ennemis».

Femmes musulmanes. Les trois accusés ­ Dragoljub Kunarac, 40 ans, Radomir Kovac, 39 ans, et Zoran Vukovic, 45 ans ­, condamnés respectivement à vingt-huit, vingt et douze ans, étaient jugés pour avoir mis en place un système de violences sexuelles à Foca et avoir réduit en esclavage plusieurs femmes musulmanes bosniaques.

Selon l'acte d'accusation, après la prise de cette ville de l'est de la Bosnie par les forces serbes, «de nombreuses femmes détenues ont été humiliées, soumises à des conditions de vie dégradantes, brutalement battues et soumises à des violences sexuelles, dont des viols et des viols collectifs».

Dragoljub Kunarac était commandant d'une unité spéciale de reconnaissance. Pour l'accu