Des dizaines de milliers d'Espagnols ont participé vendredi soir à une manifestation «unitaire» organisée à Saint-Sébastien (Pays basque) pour protester contre la violence de l'ETA, au lendemain d'un attentat qui a tué deux ouvriers et blessé quatre personnes, dont un conseiller municipal socialiste.
Surmontant leurs divergences, les partis nationalistes basques modérés et les formations dites «espagnolistes» se sont mis d'accord pour défiler vendredi dans la soirée derrière une grande pancarte affichant: «Paix et Liberté. ETA, non». C'est le chef du gouvernement régional basque, le nationaliste modéré Juan José Ibarretxe, qui avait insisté jeudi sur la nécessité d'être «tous ensemble pour la paix et la liberté contre la violence aveugle de l'ETA».
Comme à son habitude, Euskal Herritarrok (EH), considéré comme le bras politique de l'ETA, ne s'est pas joint à ce rassemblement. Les obsèques des deux travailleurs tués, Josu Leonet et José Angel Santos, ont eu lieu vendredi après-midi dans leurs villes natales d'Andoain et de Tolosa. L'évêque de Saint-Sébastien, Juan Maria Uriarte, a dénoncé l'organisation séparatiste qui «viole le droit inaliénable à la vie, détruit des familles entières et prend en otage la liberté civile, semant la peur et l'insécurité chez de nombreux citoyens». En milieu de journée, une minute de silence avait été observée devant les institutions publiques d'Espagne et un arrêt de travail de quinze minutes avait été marqué dans la plupart des usines du pays à