Belgrade
de notre correspondante
Le Premier ministre serbe Zoran Djindjic aurait-il posé le premier jalon pour une arrestation prochaine de Slobodan Milosevic? Moins d'un mois après avoir pris ses fonctions, le chef du gouvernement a fait arrêter l'ancien chef de la police secrète, Rade Markovic, 54 ans, homme de confiance de l'ancien président yougoslave. L'arrestation de cet homme lige de Milosevic serait la première d'une série «qui finira, je veux le croire, par celle de Milosevic», assure Cedomir Jovanovic, le chef du groupe parlementaire de l'Opposition démocratique de Serbie (DOS), qui a gagné les élections fédérales en octobre et les élections serbes le 23 décembre.
Preuves. L'arrestation de l'ancien chef des services de sécurité serbes pourrait aider la justice à réunir des preuves contre Milosevic. Ce dernier s'est toujours gardé de signer quelque document ou ordre que ce soit. «La question de ses responsabilités sera ouverte bientôt», affirme le vice-Premier ministre serbe Zarko Korac, sociologue, l'un des rares leaders de la DOS à prôner le transfert de l'ancien président yougoslave au Tribunal pénal international (TPI) de La Haye.
Le gouvernement serbe est engagé dans une course contre la montre. Les Etats-Unis lui ont donné jusqu'au 31 mars pour fournir une «preuve concrète» de sa volonté de coopération avec le TPI, notamment sur le sort de Milosevic, que les Américains tiennent pour responsable de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie et des guerres qui s'ensuivirent.