New Delhi de notre correspondant
Dans deux jours, le 28 février, l'Inde aura terminé le laborieux recensement de sa population, estimée à plus de 1 milliard de personnes. Le gigantesque décompte, le plus détaillé qu'aient jamais entrepris les autorités, avait commencé le 9 février. Les fonctionnaires-recenseurs n'ont pas eu la tâche facile. «Pourquoi toutes ces questions? A quoi cela va-t-il servir?», lance madame Kothari, une habitante de la capitale, au fonctionnaire qui l'interroge. «Ça sert à faire le point sur la population et sur la qualité de vie des Indiens», explique calmement le préposé, avant de reprendre son questionnaire. La dame s'incline et répond, puis conclut: «De toute façon, vu l'efficacité de l'administration, ça m'étonnerait qu'on connaisse un jour les résultats.»
2 millions de fonctionnaires. «C'est un cauchemar», avoue Bimla Jingdar, responsable de l'opération dans la capitale, New Delhi, qui comptait déjà 9,4 millions d'habitants lors du dernier recensement, en 1991. En vingt jours, plus de 2 millions de fonctionnaires ont dû faire le tour des 650 000 villages et 5 500 villes et localités du pays, en s'exprimant dans 18 langues et en s'orientant à l'aide de cartes souvent approximatives. La dernière nuit, ils tenteront de recenser tous les sans-abri, avant d'effectuer un deuxième tour entre le 1er et le 5 mars pour répertorier d'éventuels changements (naissances, décès). Les premiers résultats devraient être publiés d'ici à fin mars.
Outre le décompte de