Tel-Aviv envoyée spéciale
Après des débats houleux, le comité central travailliste s'est prononcé hier à une écrasante majorité en faveur de l'entrée du parti au sein du gouvernement d'union proposé par Ariel Sharon. Selon les résultats donnés par la télévision israélienne, 71 % des quelque 1 600 membres ont voté en faveur de l'union et seulement 29 % contre. Les échanges très vifs qui avaient précédé le vote témoignent de la crise sans précédent qui déchire le Parti travailliste depuis la défaite cinglante de son chef, Ehud Barak, lors des élections de février. Le résultat du vote était attendu. D'autant que le matin même, les représentants des travaillistes et du Likoud de Sharon avaient achevé leurs discussions sur un programme commun et la répartition des portefeuilles ministériels.
Pérès combatif. Le Cinérama de Tel-Aviv, où se déroulait la réunion, n'avait pas connu une telle liesse depuis longtemps. On hurle, on applaudit, on se lève. Sur la scène, Shimon Pérès, 77 ans, répond à Shlomo Ben Ami, le ministre des Affaires étrangères sortant, qui vient d'annoncer la mort programmée du parti si celui-ci décide de s'allier avec le Likoud et l'extrême droite au sein d'un gouvernement d'union nationale. «Shlomo! Le Parti travailliste ne mourra jamais!... Pendant cinquante ans, j'ai participé à ce parti. Nous avons des bases dans les villes de développement, dans les kibboutzim... Partout... Nous sommes solides!» Dans les travées, c'est la bousculade. On acclame debout l'homme,