Bruxelles (UE)
de notre correspondant
On se doutait que les services secrets américains étaient comme des poissons dans l'eau à Bruxelles. Après tout le siège de l'Otan, où ils sont chez eux, s'y trouve et tant qu'à faire, pourquoi ne pas s'intéresser aussi aux institutions communautaires? Mais, la National Security Agency (NSA) semble avoir réussi un gros coup: la Commission européenne lui a permis d'accéder à ses systèmes de cryptage des informations confidentielles. Paranoïa anti-américaine? Que nenni. C'est le chef du bureau chargé du cryptage des communications au sein de l'exécutif européen, le Britannique Desmond Perkins, qui l'a lui-même reconnu: «J'ai toujours eu de très bons contacts avec la NSA à Washington. Elle vérifie régulièrement nos systèmes (de cryptage) pour voir s'ils sont bien verrouillés et s'ils sont correctement utilisés.»
Deux semaines de tests. Une déclaration explosive : imaginons comment réagirait Washington si l'homologue de Perkins à la Maison Blanche faisait vérifier ses ordinateurs par le FSB russe... Et ce n'est pas pour rien que ces machines sont protégées des regards indiscrets et ne sont accessibles qu'à un personnel habilité. C'est le 6 février, devant la «commission temporaire sur le système d'interception Echelon» (1) du Parlement européen, que ce fonctionnaire s'est laissé aller à cette confidence sur ses liens privilégiés avec les services américains. Perkins était auditionné pour exposer les systèmes de cryptage utilisés par la Commissi