Washington
de notre correspondant
A un journaliste qui lui demandait combien de temps durerait son discours de politique générale devant les deux chambres réunies du Congrès, mardi soir, George W. Bush avait répondu: «cela dépendra des applaudissements». Ils ont été fréquents, nourris, et le Président a tenu quarante-neuf minutes, une de plus que son père, il y a douze ans. «Le peuple américain a été excessivement taxé et je suis ici pour demander en son nom un remboursement», a lancé Bush au Congrès. Lors du même exercice, Ronald Reagan avait choisi de se concentrer sur son seul programme économique, lui aussi bâti autour d'une baisse des impôts. George W. Bush, lui, a préféré le grand angle. Promettant que son gouvernement sera «actif mais limité, engagé mais pas écrasant», il a essayé de démontrer qu'il était possible, et même «raisonnable», de baisser massivement les impôts, de renforcer l'éducation, la santé, la défense, de supprimer la dette tout en sauvant le système des retraites... «Si sur le chemin, tu arrives à une fourche, prends-la!», a lancé Bush, citant un des étranges aphorismes du base-baller, Yogi Berra (1).
Multipliant les hommages aux démocrates, reprenant certains de leurs combats (contre les contrôles policiers basés sur la couleur de la peau, par exemple), George W. Bush s'est efforcé de se présenter comme un président du centre. «Certains trouvent mon plan de baisse des impôts trop important (applaudissement sur les bancs démocrates), d'autres pas assez