L'ancien opposant marocain Abraham Serfaty a affirmé, hier, tout haut ce qui se dit tout bas sur le règlement de l'interminable conflit du Sahara-Occidental. «Ou le Maroc accepte d'aller dans la troisième voie (autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine, ndlr), ou l'ONU bouclera le recensement dans un sens qui donnera lieu à l'indépendance», a-t-il déclaré à l'hebdomadaire marocain la Nouvelle Tribune. Serfaty, qui, sous Hassan II, paya de très longues années de prison ses prises de position en faveur de l'indépendance du Sahara-Occidental, s'engage ainsi dans la bataille pour imposer une solution de rechange au fameux référendum d'autodétermination organisé par l'ONU.
Autonomie limitée. En effet, une décennie d'efforts internationaux visant à organiser ce scrutin n'a pas permis de résoudre la question de l'appartenance de cette ancienne colonie espagnole aujourd'hui administrée par le Maroc. Faute d'accord entre Rabat et le Polisario concernant le nombre des personnes habilitées à voter, ce référendum a été renvoyé aux calendes. Cet échec a alimenté la recherche d'une «troisième voie», qui consiste à octroyer une autonomie limitée à ce territoire dans le cadre de la souveraineté marocaine. Soutenue par Paris et Washington, cette solution politique, qui suppose un dialogue direct entre le Maroc et le Polisario, est toutefois catégoriquement rejetée par ce dernier. Le Polisario, qui la considère trop favorable au Maroc, y voit une «spoliation des droits du peuple sah