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Libération

L'autre procès de la filière hollandaise

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Les responsables présumés de la mort de 58 Chinois jugés à Rotterdam.
publié le 5 mars 2001 à 23h51

Rotterdam envoyée spéciale

L'entrepôt situé au 40, Waalhaven, dans le port de Rotterdam, n'a rien de sinistre. A quinze minutes du centre-ville, le quartier de Waalhaven ressemble à n'importe quelle zone industrielle: un paysage de bureaux, de hangars et d'hôtels. Avec, en plus, des bateaux et des mouettes. L'entrepôt n° 40 est particulièrement pimpant. Peint en blanc, avec des touches de jaune, bleu et rouge, le bâtiment est impeccable, fonctionnel, presque gai. C'est pourtant là que, le 18 juin, 58 immigrants clandestins chinois ont vu pour la dernière fois la lumière du jour avant d'embarquer pour Douvres, dans le camion frigorifique où ils sont morts étouffés. «C'est là qu'aurait dû s'arrêter leur voyage si la police néerlandaise avait fait son travail», affirme Jan Boone, avocat d'un des prévenus dans l'«affaire de Douvres». Une semaine après l'ouverture en Grande-Bretagne du procès de Maidstone (où sont jugées deux personnes soupçonnées d'appartenir à une filière de trafic humain) et le jour de l'ouverture du procès de Rotterdam (Pays-Bas), où seront jugés neuf autres membres présumés de cette filière, il apparaît que, sans la Coupe d'Europe de football et surtout sans une invraisemblable série d'erreurs de la police néerlandaise, les 58 jeunes Chinois seraient sans doute toujours en vie.

Caisses de tomates. Le procès portera certainement sur ce qui s'est passé dans les trois jours qui ont précédé le transport. Il n'est pas certain que les 60 immigrants clandestins (deux