Belgrade de notre correspondante
Ils sont une cinquantaine, devant le N°11de la rue Uzicka, dans le quartier huppé de Belgrade, où vit celui qu'ils considèrent toujours comme «le Président», Slobodan Milosevic. Ce dernier carré de fidèles s'est juré de monter la garde jour et nuit pour empêcher son arrestation et son éventuel transfert au Tribunal pénal international de La Haye qui veut le juger pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. La plupart de ces «vigiles patriotiques», comme ils se nomment, ont largement dépassé la cinquantaine.
Sinisa Vucinic un leader de la Gauche yougoslave (JUL), le parti de Mira Markovic, l'épouse de Milosevic qui semble être le «cerveau» de l'opértion, assure que les «vigiles» font des «vacations» de deux ou trois heures et que leur nombre a tendance à augmenter. Mais, dans la nuit de jeudi à vendredi, la première de ces actions, qu'il assure «spontanées», il n'y avait personne. «C'est une tactique, dans l'intérêt des objectifs stratégiques. Vous ne les voyez pas (les vigiles, ndlr) parce qu'ils sont ailleurs. Nous avons nos secrets patriotiques.» Vucinic, à l'évidence, ne craint pas les exagérations.
Milosevic est-il vraiment là, dans la villa, invisible depuis la rue, qui fait partie de l'immense propriété jadis occupée par Tito et dans laquelle il a été enterré en 1980. «Comme tout bon Serbe, Milosevic vit dans sa maison. Je l'ai vu », assure Sinisa Vucinic. «Il (Milosevic) soutient toutes les actions qui sont dans l'intérêt de la