Les Etats-Unis vont exécuter cette semaine leur 700e condamné à mort depuis le rétablissement de la peine capitale, en 1976. Après vingt-quatre ans passés dans le «couloir de la mort», et sauf décision judiciaire de dernière minute, Ronald Spivey montera sur la chaise électrique aujourd'hui en Géorgie. Cet homme de 61 ans, dont les avocats affirment qu'il souffre de troubles psychiatriques, a été reconnu coupable du meurtre d'un policier lors d'un cambriolage raté en 1976. Il avait été également condamné pour un autre meurtre mais la sentence fut plus tard annulée pour vice de procédure. Spivey sera l'un des cinq condamnés à mort dont l'exécution est prévue cette semaine dans plusieurs Etats: Texas, Missouri, Caroline du Nord et Delaware.
Ce calendrier chargé reflète une accélération dans la mise en oeuvre de la peine capitale au cours de la décennie écoulée. Depuis la décision de la Cour suprême en 1976 de la déclarer de nouveau conforme à la Constitution, sur 699 exécutions, 500 ont eu lieu depuis 1993. Environ deux Américains sur trois (64 %) se disent partisans de la peine de mort, selon un sondage de l'institut Harris, publié en juillet 2000. Ils étaient 75 % trois ans plus tôt. Ce fléchissement pourrait refléter un «scepticisme croissant» dans l'opinion, alimenté par deux facteurs: une récente médiatisation de cas d'erreurs judiciaires assez choquants et une polémique croissante sur l'iniquité dans l'application du châtiment suprême. Depuis 1977, 95 condamnés à mort ont