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Libération

Le Rwanda amorce son retrait du Congo

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Kigali lie son désengagement total au désarmement des milices hutues.
publié le 6 mars 2001 à 23h53

Kigali envoyée spéciale

Sur la terrasse des Sources du Nil, un café populaire de Kigali, la clientèle ne prête qu'un regard discret aux images qui défilent sur l'écran de télévision: des soldats qui font leurs bagages, sous le contrôle conjoint d'un commandant rwandais et d'un officier de la Monuc, la Mission d'observation de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC). La capitale rwandaise accueille avec une certaine nonchalance les grandes manoeuvres qui se déroulent dans le pays voisin. Mais le retrait de quelque 3 000 soldats rwandais de la ville de Pweto, à l'extrême sud-est de la RDC, pourrait faire date dans la guerre qui ravage le pays depuis bientôt trois ans. Pour la première fois depuis le début d'un conflit qui implique six pays de la région, un des belligérants accepte de quitter une position acquise en se retirant de 200 kilomètres.

Camouflet. Le départ des Rwandais de Pweto, entamé le 28 février, est censé donner le coup d'envoi d'un retrait d'une grande partie de la RDC. Reste à en définir le délicat calendrier. «Aujourd'hui le climat nous pousse à un certain optimisme», confie Patrick Mazimpaka. Le conseiller spécial pour le Congo du président Paul Kagamé affiche une sérénité à toute épreuve. En prenant Pweto le 4 décembre, les Rwandais avaient infligé un camouflet au régime de Kinshasa. En quittant aujourd'hui la ville, le Rwanda se permet «un geste de bonne volonté», au moment même où le processus de paix semble renaître de ses cendres.

La guerre au Cong