Madrid de notre correspondant
C'est l'un des accidents les plus dramatiques de l'histoire récente du Portugal et l'un des plus graves de la dernière décennie en Europe. Dimanche soir, peu après 21 heures, au passage d'un autocar et de deux voitures, un vieux pont métallique s'est effondré sur le fleuve Douro: au moins 75 passagers ont péri dans cet accident qui s'est produit alors que les eaux étaient en crue. «D'un seul coup, l'autocar qui était là, devant moi, n'y était plus. Tout ce que j'ai réussi à voir au fond, dans l'eau qui l'entraînait, c'était des phares et un clignotant allumés», raconte un témoin.
Il n'a pas fallu longtemps à Jorge Coelho, le ministre des Travaux publics, pour assumer la responsabilité du drame. A 3 heures du matin, ce poids lourd du gouvernement socialiste a convoqué une conférence de presse pour annoncer sa démission «irrévocable», tout de suite acceptée par le Premier ministre Antonio Guterres. Un deuil national de deux jours a été décrété.
Pas de survivants. L'accident s'est produit entre Castelo de Paiva et Entre-os-Rios, à une trentaine de kilomètres en amont de Porto, la deuxième ville du Portugal. Dans l'autocar, affrété comme chaque année par un habitant du village d'Oliveira do Arda, 67 personnes rentraient d'une excursion pour aller admirer les amandiers en fleur dans la région voisine de Tras-os-Montes. Vers 21 heures, l'autocar s'engage sur le vieux pont métallique qui, depuis 1886, surplombe le Douro de 50 mètres. En raison des fortes