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Libération

Cryptage à la Commission: «Quelque chose ne colle pas»

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La version offerte aux eurodéputés n'a pas convaincu.
publié le 7 mars 2001 à 23h54

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Le chef du bureau chargé du cryptage des communications de la Commission européenne, le Britannique Desmond Perkins, a-t-il fait «vérifier» ses systèmes informatiques par la National Security Agency (NSA), l'une des agences de renseignements américaine chargée des écoutes? Entretient-il bien de «très bons contacts à la NSA»? Pour dire les choses clairement, a-t-il livré aux Américains les clés de cryptage utilisées par Bruxelles pour protéger ses informations confidentielles? Après l'audition, hier, de son supérieur hiérarchique, le Néerlandais Lodewijk Briet, directeur politique adjoint, par la «commission temporaire sur le système d'interception Echelon» du Parlement européen, on n'en sait pas plus, ce qui est pour le moins inquiétant. L'impression dominante est même plutôt que «quelque chose ne colle pas», comme l'a clamé le député Christian von Bötticher (Allemagne, démocrate-chrétien), en concluant: «Les malentendus s'amplifient.»

Dans le saint des saints. Il faut dire que Lodewijk Briet a ajouté à la confusion par des déclarations emberlificotées qui montrent l'embarras de la Commission après la révélation, le 1er mars par Libération, des propos tenus le 6 février par l'un de ses fonctionnaires devant la commission Echelon. Perkins, 65 ans, qui a consacré sa vie au cryptage, est un ancien de la Royal Navy et du Foreign Office, entré à la Commission en 1976 et habilité au secret par les services d'espionnage de Sa Très Gracieuse Majest