La famille du Français tué pendant sa garde à vue à Las Vegas a déposé hier une plainte contre la police de la ville du Nevada, à laquelle s'associe Amnesty International. Philippe Le Menn, âgé de 33 ans et résidant depuis quinze ans aux Etats-Unis, est mort asphyxié, le 4 janvier dernier, après avoir été arrêté pour vagabondage.
Selon la police, Philippe Le Menn est décédé accidentellement alors qu'il se débattait. Les policiers affirment qu'il s'est montré violent et semblait souffrir de troubles psychiatriques. Une version qu'un jury populaire, réuni le 24 février dernier, a trouvée crédible, jugeant la mort du Français «excusable». Une vidéo tronquée, diffusée par la police, montre le jeune homme sévèrement contrôlé par neuf gardiens. «Philippe a été battu à mort par ses surveillants. Sa pomme d'Adam était écrasée», a affirmé le père de la victime, Yves Le Menn. Il s'est aussi étonné que son cerveau ait été retiré lors du premier examen médico-légal, «sans doute pour cacher les traces de coups».
Mais, selon la famille du défunt et son avocat américain, Philippe Hoffman, un spécialiste des brutalités policières aux Etats-Unis, «la vérité doit être établie et les responsabilités déterminées». Hier à Las Vegas, la famille Le Menn a ainsi déposé une plainte civile au niveau de l'Etat du Nevada, et une autre auprès du ministère de la Justice, sur le plan fédéral.
Amnesty International, qui accueillait hier la conférence de presse dans ses locaux parisiens, s'associe à ces plaint