Au grand dam de tous ceux qui défendent l'Etat de droit au Zimbabwe, c'est d'abord pour parler de la république démocratique du Congo que Jacques Chirac a reçu le président zimbabwéen Robert Mugabe, hier à l'Elysée. Sa visite à Paris (et la veille à Bruxelles) a été très vivement critiquée en Grande-Bretagne l'ancienne puissance coloniale et dans les rangs de l'opposition zimbabwéenne. «C'est une gifle pour tous les Zimbabwéens que le gouvernement français, ou que tout autre gouvernement en Europe, le reçoive», a dénoncé le principal responsable de l'opposition, Morgan Tsvalangirai, «effondré par ce mépris pour les droits de l'homme». A Londres, Francis Maude, le porte-parole du parti conservateur pour les Affaires étrangères, a reproché à la France de «dérouler le tapis rouge» à «un homme qui a déclaré la guerre à son propre peuple», dénonçant «les meurtres, les gens battus, l'intimidation continuelle». Le gouvernement Blair, qui vient de rappeler ses instructeurs militaires pour protester contre le durcissement du régime, disait de son côté «attendre du président Chirac qu'il souligne l'inquiétude internationale face à ce qui se passe au Zimbabwe». Chose faite, selon l'Elysée, puisque Mugabe a été appelé par son hôte à mener chez lui un «dialogue sans exclusive» en vue de «solutions dans le respect du droit».
Il n'empêche qu'après l'assassinat, le 16 janvier, du président congolais Laurent-Désiré Kabila et l'arrivée au pouvoir de son fils Joseph, Paris et Bruxelles voie