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Libération

Crise de la «com»

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publié le 10 mars 2001 à 23h57

Les mauvais réflexes ont la vie dure à Bruxelles. La preuve en est la gestion désastreuse de l'affaire Perkins, du nom de ce fonctionnaire européen qui a déclaré avoir fait «vérifier» les systèmes de cryptage de la Commission par la National Security Agency (NSA). Pourtant, lorsque Romano Prodi a pris la tête de l'exécutif européen, en septembre 1999, il s'était juré de tirer les leçons de la démission de son prédécesseur, Jacques Santer, contraint de jeter l'éponge à cause des frasques d'Edith Cresson et d'une communication de crise désastreuse, la Commission multipliant mensonges, omissions, dénégations et finalement mea culpa. Prodi a donc, primo, exigé des lettres de démission en blanc de chaque commissaire, au cas où. Ensuite, il a bouleversé le «service du porte-parole» rebaptisé «service de presse et de communication». L'heure n'est plus à l'information, mais à la «com». Pour se «vendre», la Commission fait appel à des professionnels. Le changement n'est guère concluant: dès l'affaire Perkins révélée par Libération, le 1er mars, Jonathan Faull, le chef du service de presse, joue le démenti. Avant même toute enquête interne, avant de savoir ce qui c'est réellement passé. L'urgence est de colmater. De tuer l'information. Faute de pouvoir annuler les propos tenus devant des parlementaires européens, on improvise une explication vaseuse: en fait, Perkins voulait dire que Siemens, le fournisseur du système, lui avait raconté, il y a dix ans, que la NSA avait testé son maté