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Libération

Marcos au bout de sa longue marche.

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La paix au Mexique, un test pour le président Fox et le sous-commandant.
publié le 10 mars 2001 à 23h57

Après avoir parcouru 3 000 km en quinze jours, 24 guérilleros en cagoule noire seront accueillis dimanche par une foule que l'on estime d'ores et déjà à près de 1 million de personnes, en plein centre de Mexico, devant le palais présidentiel, occupé depuis décembre par Vicente Fox, un ancien cadre dirigeant de Coca-Cola et membre d'un parti conservateur et clérical (le Parti d'action nationale, PAN). Formidable moment qui symbolise le tournant qu'est en train de prendre une société bloquée depuis de longues années dans le système instauré par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, au pouvoir de 1929 à 2000), fait de clientélisme et de répression.

Déshérités. Meeting après meeting, les zapatistes ont rassemblé tout ce que le Mexique compte de radicalismes: des Indiens ­ les plus pauvres des Mexicains ­ aux militants antimondialisation, qui n'ont pas oublié que l'EZLN (Armée zapatiste de libération nationale) a surgi des montagnes du Chiapas le 1er janvier 1994, jour de la signature de l'Accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada. Dans chaque ville traversée se sont mêlés aux zapatistes enseignants en grève, femmes en lutte contre l'incarcération de leurs maris, chômeurs et écologistes, englués dans des conflits locaux faute de trouver, dans des associations ou des syndicats transformés par le précédent gouvernement en coquilles vides, des relais capables de négocier avec le pouvoir fédéral. Guérilla qui a opté pour une lutte médiatique et la r