Washington
de notre correspondant
La prison à vie, c'est long, surtout quand on commence à 14 ans. Vendredi, un juge de Fort Lauderdale, en Floride, a condamné Lionel Tate à la perpétuité, sans possibilité de liberté conditionnelle. Il y a deux ans, dans le salon de sa maison, Lionel Tate a frappé à mort une fillette de 6 ans, en jouant au catch. Il pesait alors 75 kilos, et Tiffany Eunick seulement 20. Il l'a écrasée sous son poids : crâne et côtes fracturés, foie éclaté.
Défense calamiteuse. Le 25 janvier, les 12 membres du jury ont reconnu Lionel Tate coupable de meurtre au premier degré. Vendredi, le juge de Fort Lauderdale, Joel Lazarus, en a tiré les conséquences. Amnesty International a aussitôt dénoncé la sentence, «contraire aux lois internationales, spécialement à la convention des Nations unies sur les droits de l'enfant».
«Nous sommes déçus», a déclaré l'avocat de Lionel Tate, Jim Lewis. Il peut : sa défense a été calamiteuse. Avant le procès, Lewis s'était vu offrir la possibilité d'un arrangement : Lionel Tate aurait plaidé coupable et aurait été mis dans une prison pour enfants pendant trois ans. «Si je pouvais revenir en arrière...», n'a pu que soupirer l'avocat. Ce dernier, appuyé par la mère de Lionel Tate, une policière, a tenté de défendre la thèse de l'«accident tragique» : Lionel n'a fait que reproduire les prises de catch observées à la télévision. Or, à la télé, les lutteurs de la World Wrestling Federation se relèvent toujours. Lionel, un enfant immature