Le suspense a pris fin. Au grand soulagement de ses partisans, Mohammed Khatami a laissé entendre qu'il serait à nouveau candidat au scrutin présidentiel du 6 juin. Jusqu'alors, le président iranien, confronté à l'offensive sans précédent depuis son élection des factions conservatrices, se refusait à indiquer ses intentions.
«Pas en un clin d'oeil». Hier, devant un Parlement archi-comble et qui lui est très largement acquis, il a assuré qu'il tiendrait la «promesse» faite avant son élection triomphale, le 23 mai 1997, de «servir le peuple». «Je ne suis pas idéaliste, je sais qu'on ne peut atteindre tous nos objectifs en un clin d'oeil. Tant que le peuple le souhaite, je serai à son service, et s'il ne le désire pas, je serai ailleurs, mais toujours au service du peuple. [...] Avec le vote qu'il m'a donné, je ressens une responsabilité sociale et historique», a-t-il indiqué lors d'un discours de deux heures. Préférant la prudence, il n'a donc pas annoncé franchement sa candidature mais sa déclaration a été immédiatement interprétée par ses partisans comme un signe évident qu'il allait se présenter.
Jusqu'à présent, le président iranien préférait laisser planer le doute sur ses intentions. Soit pour attirer l'attention d'une opinion publique de plus en plus indifférente à son action et, par conséquent, aux enjeux du prochain scrutin. Soit pour ne pas courir le risque de voir sa candidature invalidée par le Conseil de surveillance de la Constitution, une instance dominée par les