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Libération

Ouganda: test électoral pour Museveni

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Pour la présidentielle d'aujourd'hui, le chef de l'Etat affronte un vrai rival.
publié le 12 mars 2001 à 23h59

On l'a surnommé «le Bismarck de l'Afrique». Et c'est bien connu, Bismarck n'a jamais aimé les élections. Pour la seconde fois depuis son arrivée au pouvoir en 1986, le président ougandais, Yoweri Museveni, doit passer aujourd'hui l'épreuve du suffrage universel. Mais pour la première fois, il est confronté à un challenger sérieux: Kizza Besigye, pendant longtemps allié du chef de l'Etat et médecin dans le mouvement rebelle que dirigeait Museveni avant d'arriver au pouvoir.

Pas de multipartisme. Même si Museveni, 56 ans, reste largement favori du scrutin, la candidature de Besigye a mis au jour les limites d'un pouvoir jusqu'alors incontesté. Depuis son accession au pouvoir, Museveni a mis en place un système de gouvernement aussi original que peu démocratique, le Mouvement, dont la principale caractéristique est d'interdire la vie partisane. Les partis sont en effet accusés d'être les principaux responsables des crimes commis par les régimes d'Idi Amin Dada et de Milton Obote. Pendant toute la campagne, Besigye a plaidé pour un retour au multipartisme même s'il considère que le Mouvement a encore un rôle à jouer. Lors d'un référendum en juin 2000, 90 % des votants ont décidé de conserver le système du Mouvement plutôt que de revenir au multipartisme, mais seul un électeur sur deux s'était rendu aux urnes. Nombre d'Ougandais créditent toutefois Museveni du retour à une certaine stabilité et associent le multipartisme aux troubles des années 70 et 80.

Durant la campagne, Besigye