Kigali envoyée spéciale
On l'a surnommée «la première guerre mondiale africaine»: depuis 1998, une guerre régionale se déroule en République démocratique du Congo (RDC), contribuant à la partition et au pillage du pays. Le petit Rwanda, théâtre d'un génocide en 1994, est au coeur de ce vaste imbroglio régional. C'est pour traquer les miliciens hutus responsables du génocide, les célèbres Interahamwé, que les troupes rwandaises, épaulées par les Ougandais, ont pris position en territoire congolais dès 1997. Depuis, l'Angola, le Zimbabwe et la Namibie se sont également engagés sur le champ de bataille. En janvier, l'assassinat du président Laurent-Désiré Kabila à Kinshasa et son remplacement par son fils Joseph, conduit à la relance du processus de paix. Fin février, les Rwandais ont procédé à un premier retrait de leurs troupes de Pweto (au sud-est de la RDC). Fin mars, 500 observateurs de l'ONU protégés par 1500 Casques bleus se déploieront sur plusieurs points de la ligne de front. Dans ce jeu complexe de grandes manoeuvres politiques et militaires, le Rwanda continue à jouer un rôle pivot. Car, si la guerre au Congo est une conséquence indirecte du génocide rwandais, la paix ne se fera qu'avec le retrait des troupes rwandaises. Arrivé au pouvoir par les armes au lendemain du génocide, le président Paul Kagamé est plus que jamais l'un des acteurs clés des négociations en cours.
Peut-on espérer une issue à cette guerre?
L'engagement des Nations unies doit être encouragé. Dans l