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Les homos chinois normalisés

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Ils ne sont plus des «malades mentaux».
publié le 13 mars 2001 à 0h00

Le Quotidien de la jeunesse de Pékin relève de manière sarcastique qu'il aura fallu vingt-huit ans à l'Association psychiatrique chinoise pour adopter la même attitude que son équivalent aux Etats-Unis face à l'homosexualité. Il n'empêche: la décision que vient de prendre l'association chinoise de retirer l'homosexualité de la liste des maladies mentales constitue, pour la Chine communiste, un tournant. Vigoureusement combattue pendant la Révolution culturelle, l'homosexualité reste frappée d'ostracisme en Chine, même si ces dernières années ont vu discrètement fleurir, dans les grands centres urbains, des lieux gays, ainsi que des dizaines de sites sur l'Internet. Selon Chen Yanfang, vice-président de l'Association psychiatrique chinoise, une étude menée pendant cinq ans a conclu que si certains homosexuels peuvent souffrir de troubles mentaux parce que leur orientation sexuelle les rend «dépressifs», une majorité d'homosexuels vit une vie normale et n'ont pas besoin d'intervention psychiatrique. Dans son édition précédente, la liste de l'Association définissait l'homosexualité comme «un désordre psychiatrique de la sexualité». Cette prise de position aidera sans doute la communauté gay chinoise dans sa longue marche vers une plus large acceptation. Un objectif lointain tant le tabou reste puissant. Ainsi, en décembre 2000, la télévision de la province du Henan avait organisé un débat, avec la participation d'un homme et d'une femme ouvertement homosexuels: une première! La