Jérusalem intérim
Ce que les médias israéliens appellent encore pudiquement «des divergences de vue» risque bien d'être à l'origine de la première crise du tout nouveau gouvernement de coalition. Lundi matin, alors que la réunion de cabinet n'avait pas encore pris fin, la presse faisait déjà état de critiques formulées par des ministres travaillistes à propos de la politique de blocus renforcé en Cisjordanie. Shimon Pérès, le ministre des Affaires étrangères, s'est élevé contre les mesures prises par l'armée qui, en érigeant des remblais de terre et en creusant des tranchées, a totalement coupé l'accès à une dizaine de villages proches de Ramallah, en Cisjordanie. Il avait déclaré la veille: «Cette mesure doit être révisée et elle le sera.» L'ancien vice-ministre de la Défense et actuel ministre des Transports, Ephraïm Sneh, a reconnu que ces mesures, dans la ligne de celles du précédent gouvernement d'Ehud Barak, allaient «pousser au terrorisme des civils innocents qui n'ont rien à perdre». Ces arguments n'ont pas ému le ministre des Infrastructures, Avigdor Lieberman, qui est peut-être l'homme le plus «dur» du cabinet Sharon au point qu'il avait préconisé, avant l'élection, de cesser toutes relations avec Yasser Arafat.
Priorité à la sécurité. Est-ce pour tenter de gommer les différences entre ses ministres qu'Ariel Sharon vient de définir cinq principes pour mettre fin à la crise avec les Palestiniens? Globalement, si le Premier ministre propose de laisser la porte ouverte