Menu
Libération

Trente arrestations à Téhéran.

Article réservé aux abonnés
Les conservateurs veulent discréditer le président Khatami.
publié le 13 mars 2001 à 0h00

C'est une rafle sans précédent, en particulier depuis l'élection de Mohammed Khatami à la présidence. Sur ordre de la justice aux mains des conservateurs, les forces de police ont arrêté, dimanche soir à Téhéran, une trentaine de personnalités réformatrices, cherchant ainsi à jeter le discrédit sur le président iranien. Peu auparavant, celui-ci, lors d'un discours solennel prononcé devant le Parlement, avait appelé au renforcement de la «démocratie religieuse», et prôné la tolérance et la liberté de pensée (Libération d'hier). Au total, entre 30 et 40 personnes, pour la plupart membres du Mouvement de libération d'Iran (MLI), un parti nationaliste religieux qui prône un soutien critique au Président, ont été arrêtées lors de leur réunion hebdomadaire. Hier, leurs familles n'avaient toujours pas pu obtenir de renseignements sur leur lieu de détention.

Cette rafle est intervenue alors que Khatami se rendait à Moscou, la première d'un président iranien depuis près de quarante ans. C'est la 26e chambre du Tribunal révolutionnaire de Téhéran qui a ordonné les arrestations. Elles font suite à une campagne des journaux conservateurs qui affirmaient que le courant nationaliste religieux préparait un vaste complot pour renverser le régime; une subversion dont les racines remontent, selon eux, à l'ayatollah Ali Montazeri, le dauphin déchu de l'imam Khomeiny, en lutte ouverte contre le régime et qui se trouve en résidence surveillée.

Discours très ciblé. Cette même chambre avait déjà fai