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Libération

34 personnalités en flagrant délit de corruption en Inde.

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Des journalistes les ont piégées avec une caméra cachée.
publié le 15 mars 2001 à 0h02

New Delhi

de notre correspondant

L'image est un peu brouillée, mais l'on reconnaît sans mal Bangaru Laxman, président du BJP, le parti au pouvoir en Inde, assis derrière son bureau. Quelques mots sont échangés, puis une main lui tend une épaisse liasse de billets, «un cadeau pour le nouvel an», dit la voix. Sans un mot, Laxman s'empare des billets et les range dans un tiroir... Révélée mardi, cette séquence, filmée à son insu par des journalistes se faisant passer pour des marchands d'armes, a contraint Bangaru Laxman à démissionner le soir même. «Cette histoire est montée de toutes pièces», avait-t-il tout d'abord affirmé. Devant les preuves accablantes, il a finalement avoué avoir reçu les 100000 roupies (2400 euros) tout en prétendant qu'il pensait accepter des fonds pour le parti, et non pas pour favoriser un contrat militaire.

Caméra cachée. Laxman est le plus important dirigeant parmi toute une série de politiciens, de militaires et de hauts fonctionnaires à s'être fait piéger par une caméra cachée. A l'origine du scandale, des journalistes d'un site web, www.tehelka.com, qui voulaient montrer l'étendue de la corruption au sein de l'establishment indien. Se faisant passer pour des représentants d'une entreprise fictive, Westend International, spécialisée dans les jumelles thermiques, ils ont mené l'enquête pendant sept mois. Au total, 34 personnes ont été achetées pour user de leur influence, pour un total de 1,1 million de roupies (26 000 euros) en liquide, bouteilles d'