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Libération
TRIBUNE

Il est temps de se séparer.

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Pour l'écrivain pacifiste Avraham B. Yehoshua, le gouvernement israélien doit se retirer unilatéralement d'une grande partie des territoires palestiniens.
publié le 15 mars 2001 à 0h02

Le nouveau gouvernement d'unité nationale d'Israël repose désormais sur une large majorité parlementaire. Si quelqu'un avait soutenu, il y a quelques années, qu'Ariel Sharon serait élu avec une majorité aussi écrasante et qu'il prendrait la tête d'un gouvernement d'union tel un grand-père débonnaire, on lui eût rétorqué que c'était là pure hallucination... Les choses ont donc connu un cours inattendu: Sharon a été élu, non pour son propre mérite mais contre un Ehud Barak qui a bouleversé le système politique, malgré sa volonté audacieuse de paix, par une politique condescendante, peu soucieuse de prendre conseil, et dans une sorte d'autisme dangereux.

Malgré mes opinions tranchées en matière de paix et mon sentiment qu'afin de la réaliser il faille parvenir à des compromis d'envergure, je me suis cependant toujours compté parmi ceux, rares dans le camp de la paix, à penser que nous réussirions à parvenir à la fin du conflit avec les Palestiniens uniquement par deux voies. Soit par le biais d'un référendum sur un compromis avec les Palestiniens, soit par la décision d'un gouvernement d'union nationale dans lequel seraient associés les grands partis laïques de droite comme de gauche. Je n'ai jamais cru qu'un gouvernement de gauche pût parvenir à un accord final avec les Palestiniens comprenant l'évacuation de colonies, la division de Jérusalem et l'internationalisation des Lieux saints sans l'appui des partis religieux, dût-il les soudoyer avec des subsides pour leurs instituti