Washington
de notre correspondant
Certains l'appellent déjà, par dérision, «Cold War II» («guerre froide, le retour»). Depuis l'arrivée de Bush à la Maison Blanche, les relations russo-américaines, déjà fraîches, se sont frigorifiées. En visite à Washington cette semaine, Sergueï Ivanov, secrétaire du Conseil de sécurité russe et proche du président Poutine, n'a fait que constater les désaccords avec ses homologues. Il a de nouveau protesté contre le plan de bouclier antimissile américain (NMD), qui risque de relancer la course aux armements. Washington, de son côté, hurle contre les projets de ventes d'armes russes à l'Iran. Pendant qu'Ivanov s'entretenait, mercredi, avec la conseillère à la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, le secrétaire d'Etat, Colin Powell, résumait ainsi la nouvelle politique américaine devant le Sénat: «Notre approche de la Russie ne devra pas être terriblement différente de celle, très réaliste, que nous avions à l'égard de l'ex-URSS à la fin des années 80.» La veille, Bush n'avait guère été plus accueillant: «La Russie n'est pas un ennemi, mais elle peut être une menace. Il sera très important d'expliquer cela clairement à Poutine.»
La visite, lundi, du président iranien Khatami à Poutine a été mal vécue à Washington. L'Iran est considéré par les Etats-Unis comme l'un des «Etats parias» (rogue states) qui cherche à se doter de l'arme nucléaire. Le président russe a appuyé la reprise de ventes d'armes à Téhéran et la poursuite de la coopération nuclé