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Libération

Colère de Budapest contre Paris

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Motif: l'octroi du statut de réfugié à 10 Tziganes hongrois.
publié le 19 mars 2001 à 0h05

(à Budapest)

«Injuste, indigne et sans fondement», telle est la réaction du gouvernement hongrois à la décision, prise le 8 mars par la France, d'accorder le statut de réfugié à 10 Tziganes hongrois, faisant partie d'un groupe de 46 Roms, originaires de Zamoly (ouest de Budapest) qui s'étaient réfugiés à Strasbourg en juillet 2000. Tous avaient demandé l'asile, se plaignant de la destruction de leurs maisons, d'agressions répétées et du manque de réaction de la justice hongroise. Ils avaient aussi porté plainte contre la Hongrie devant la Cour européenne des droits de l'homme.

L'octroi du statut de réfugié a été ressenti comme une gifle par Budapest qui se retrouve épinglé sur la question des droits de l'homme en pleine négociation pour adhérer à l'Union européenne. «La Hongrie n'a pas à avoir honte», a déclaré, vexé, le Premier ministre Viktor Orban, assurant que son pays se situait «au même niveau que n'importe quel pays occidental en matière de droits de l'homme».

Tout a été fait pour nourrir les préjugés envers les gens de Zamoly. En août 1999, un an avant leur départ pour la France, une bagarre les avait opposés à trois jeunes du village, venus armés de battes régler leur compte aux Tziganes. L'un des agresseurs était décédé de ses blessures. Bien que les Roms aient eux-mêmes appelé la police, ils ont été traités de «tueurs de Hongrois» dans les médias de droite et d'extrême droite. La thèse de leur manipulation par les services secrets russes et le Mossad israélien a été