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Libération

Les droits de l'homme dans l'impasse

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La présence de certains pays à la Commission de l'ONU la rend inefficace.
publié le 19 mars 2001 à 0h04

Genève de notre correspondant

La Commission des Nations unies pour les droits de l'homme, réunie en session annuelle à partir d'aujourd'hui, aura encore du mal à être «la conscience morale de la communauté internationale» qu'elle prétend être. Car, renouvellement oblige, des pays guère connus pour leur respect des droits de l'homme ­ Libye, Syrie, Arabie Saoudite, Algérie, Viêt-nam... ­ font partie cette année des 53 Etats membres de la Commission. De quoi s'inquiéter, comme le relève Reed Brody, de Human Rights Watch: «Ces gouvernements ont tout fait pour siéger à la Commission. Ils savent que c'est encore le meilleur moyen de prévenir toute mise en accusation de leurs pratiques. Beaucoup de résolutions étant adoptées par consensus, cela revient de facto à donner un droit de veto aux gouvernements qui devraient être mis en accusation! Comment imaginer, par exemple, que la Syrie accepterait de s'autoaccuser?»

Dans ce climat , le dossier de la Palestine sera explosif. Le débat sur le conflit israélo-palestinien risque non seulement de cristalliser la tension sur d'autres sujets «chauds» ayant trait au Moyen-Orient, comme la situation en Irak et en Iran, mais aussi menace de «pourrir» l'atmosphère générale des discussions. «Il n'y a aucune négociation en cours, aucun espoir en vue d'un règlement. Du coup, la Commission des droits de l'homme va devenir l'exutoire de la frustration du monde arabo-islamique», s'inquiète-t-on. Quelques émissaires ont contacté des ambassadeurs des pa