Genève de notre correspondant
La Commission des Nations unies pour les droits de l'homme, réunie en session annuelle à partir d'aujourd'hui, aura encore du mal à être «la conscience morale de la communauté internationale» qu'elle prétend être. Car, renouvellement oblige, des pays guère connus pour leur respect des droits de l'homme Libye, Syrie, Arabie Saoudite, Algérie, Viêt-nam... font partie cette année des 53 Etats membres de la Commission. De quoi s'inquiéter, comme le relève Reed Brody, de Human Rights Watch: «Ces gouvernements ont tout fait pour siéger à la Commission. Ils savent que c'est encore le meilleur moyen de prévenir toute mise en accusation de leurs pratiques. Beaucoup de résolutions étant adoptées par consensus, cela revient de facto à donner un droit de veto aux gouvernements qui devraient être mis en accusation! Comment imaginer, par exemple, que la Syrie accepterait de s'autoaccuser?»
Dans ce climat , le dossier de la Palestine sera explosif. Le débat sur le conflit israélo-palestinien risque non seulement de cristalliser la tension sur d'autres sujets «chauds» ayant trait au Moyen-Orient, comme la situation en Irak et en Iran, mais aussi menace de «pourrir» l'atmosphère générale des discussions. «Il n'y a aucune négociation en cours, aucun espoir en vue d'un règlement. Du coup, la Commission des droits de l'homme va devenir l'exutoire de la frustration du monde arabo-islamique», s'inquiète-t-on. Quelques émissaires ont contacté des ambassadeurs des pa