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Libération

Bush se convertit à la pollution

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Le lobby de l'énergie l'a convaincu de ne pas réduire les émissions de CO2.
publié le 20 mars 2001 à 0h07

Washington

de notre correspondant

Que George Bush ait enterré son seul engagement de campagne sur l'environnement ­ la réglementation des émissions de dioxyde de carbone (CO2) par les industriels de l'énergie ­ n'est guère surprenant (Libération du 15 mars). Après tout, ses campagnes ont été en bonne partie financées par les industriels de l'énergie, et il n'a jamais semblé très alarmé par le problème de l'effet de serre.

Qu'il ait aussi peu résisté, dans cette affaire, aux lobbies industriels semble en revanche inquiéter non seulement les opposants démocrates, les pays alliés des Etats-Unis, mais aussi les médias américains. Ces derniers procèdent depuis la semaine dernière à l'autopsie de la promesse morte.

«Bonoxyde». La promesse en question, il est vrai, n'avait pas été affichée en lettres de feu sur les affiches électorales de Bush. Il l'avait discrètement glissée dans un discours sur la politique énergétique, le 29 septembre 2000, et elle n'avait alors été repérée que par quelques organisations écologistes vigilantes. Si certains médias avaient alors relevé la référence au CO2, c'était surtout pour se moquer de l'un des pittoresques «bushismes» du candidat, qui avait parlé de «bonoxyde de carbone».

Mais, en arrivant à la Maison Blanche, Bush a demandé à Christine Todd Whitman, nouvelle responsable de l'EPA (Agence pour la protection de l'environnement, l'équivalent d'un ministère), de plancher sur le sujet. Elle s'y est employée avec zèle. «Le Président est très sensible au