Rio de notre correspondant
La plus grande plate-forme pétrolière du monde a sombré hier matin à 150 kilomètres des côtes brésiliennes. Cette épave gigantesque repose désormais par 1 360 mètres de fond, renfermant les corps de huit ouvriers de la compagnie Petrobras, morts lors de l'explosion de gaz qui s'est produite dans la nuit de jeudi à vendredi. La plate-forme, dite P 36, a basculé hier vers dix heures du matin dans une mer démontée. En quelques minutes, ses tours entrent dans l'eau. Seul, l'héliport flotte un moment avant de disparaître dans le fond de l'océan. Bientôt, le premier filet de fioul commence à apparaître à la surface, trace, vraisemblablement, des 1,5 million de litres de brut contenus dans les oléoducs qui relient la plate-forme au continent. Selon Petrobras, les risques de pollution seraient néanmoins limités.
Huit bateaux pouvant pomper et absorber un total de 2,5 millions de litres de pétrole ont été disposés autour du site. Petrobras a prévu l'arrosage des lieux par un produit précipitant, permettant de transformer le brut en boulettes qui se déposeraient au fond de la mer. Quant aux puits de pétrole exploités par la plate-forme, ils sont, selon la firme, solidement obturés et aucune marée noire ne serait à craindre.
Tentative. Depuis l'explosion, jeudi, d'un pilier de soutènement, Petrobras a tout tenté pour sauver la plate-forme. Une équipe de 40 techniciens et plongeurs de Petrobras, tous volontaires, aidés par des experts de la firme hollandaise Smit