Washington
de notre correspondant
Arrestation d'un agent double au FBI, invectives contre Moscou, augmentation des investissements militaires... Il ne manquait plus, pour parfaire le décor de guerre froide planté par la nouvelle administration américaine, qu'une bonne petite «PNG war», comme disent les diplomates dotés de mémoire. Entendre: une guerre des persona non grata, pratique oubliée depuis les années 80. Cette lacune a été comblée hier: le département d'Etat a officiellement annoncé l'expulsion de quatre diplomates russes, accusés d'espionnage. Ils ont dix jours pour plier bagage et Washington s'apprête, selon des sources officielles, à demander à 46 autres diplomates de déguerpir avant le 1er juillet.
Moscou, a dénoncé ce geste «extrêmement inamical», et a annoncé cinquante expulsions en représailles Des diplomates américains pourraient donc quitter prochainement le sol russe (lire ci-contre). Lors de la dernière PNG war, en 1986, Ronald Reagan avait expulsé 80 diplomates, et les Soviétiques avaient répliqué en mettant dehors 24 espions de la CIA.
L'affaire Hanssen. Officiellement, l'affaire est liée à l'arrestation, le 18 février, de Bob Hanssen, l'agent du FBI accusé d'avoir vendu pendant quinze ans des informations de premier ordre à l'Union soviétique, puis à la Russie. Les quatre diplomates expulsés seraient ceux qui récupéraient les secrets que Hanssen déposait dans des lieux convenus à l'avance, généralement dans des parcs publics. Deux autres diplomates, qui s'a