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Libération

Le fond de l'air est froid entre Russes et Américains.

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Bouclier antimissile,Iran,élargissement de l'Otan... autant de sujets de friction.
publié le 23 mars 2001 à 0h10

Le temps paraît loin où «l'ami Bill» (Clinton) et «l'ami Boris» (Eltsine) se tombaient dans les bras lors de leurs rencontres. Leurs successeurs, George W. Bush, entouré de conseillers souvent formés aux temps de la guerre froide, et Vladimir Poutine, issu du KGB (les services de sécurité), semblent bel et bien décidés à imprimer un ton nettement plus rugueux à leurs relations. Sans aller jusqu'à parler d'un retour de la guerre froide, un grand froid est en train de se saisir des rapports russo-américains.

Agacement. L'expulsion massive de diplomates russes par Washington n'est que le dernier signe de la détérioration en cours. Depuis l'entrée en fonctions de Bush, il y a deux mois, les motifs d'agacement, venant de Moscou, se sont multipliés. Il y eut d'abord l'obstination du Kremlin à s'opposer au projet de défense antimissile (NMD), un plan qui selon la Russie remet en cause les fondements mêmes du système de sécurité. Autant Clinton avait préféré reculer devant l'ire russe et les critiques européennes, autant Bush, lui, entend mener à bien ce projet destiné à prévenir la menace venant d'Etats «imprévisibles» comme la Corée du Nord.

Il y eut ensuite, à la mi-mars, la visite du président Khatami en Russie, marquant un spectaculaire rapprochement russo-iranien. Devant les hauts cris de Washington pour qui Téhéran reste à l'index, Poutine ne se démonte pas. Il assure que la Russie a le droit de coopérer dans les domaines nucléaire et militaire avec qui elle veut, dans la mesur