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Libération

Malgré la crise, Blair maintient les élections anticipées

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Plus de la moitié des Britanniques réclament un report.
publié le 23 mars 2001 à 0h10

Londres de notre correspondant

Cela fait des mois que Tony Blair prévoit de retourner devant les urnes au printemps, alors que son mandat s'achève un an plus tard. Conformément à la tradition, la date du scrutin, fixée au 3 mai, ne devait être annoncée qu'au dernier moment, mais c'est le secret le moins bien gardé du royaume. Le Premier ministre a planifié l'ensemble de sa politique en fonction de cette échéance, y compris son dernier budget et les réformes qu'il distille depuis l'été. Il croyait avoir pensé à tout... Pas à la fièvre aphteuse.

Alors que le fléau se propage comme une traînée de poudre, opposition et dirigeants agricoles exigent un report du vote. «Je ne vois pas comment on peut avoir des élections au moment où on restreint les mouvements de personnes», déclarait récemment Ben Gill, le président du National Farmers' Union. Même discours chez le leader du Parti conservateur, William Hague: «Je ne crois pas qu'il soit normal de tenir un scrutin lorsque le pays est en situation de crise.»

Prince solidaire. Les autorités sanitaires reconnaissent, avec 454 foyers de contagion recensés hier, que la maladie échappe à tout contrôle. Des dizaines de milliers d'éleveurs ne quittent plus leur exploitation, de peur de contaminer leur bétail. De nombreux rassemblements publics (courses, matchs...) ont été reportés. Le pays tout entier tourne au ralenti. Même le prince Charles a renoncé à partir aux sports d'hiver, par solidarité avec le monde rural.

Mais Blair refuse de modifi