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Libération

Argentine: la dictature bientôt en procès

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L'instruction sur les disparitions se poursuit à Paris.
publié le 24 mars 2001 à 0h10

Il y a vingt-cinq ans, jour pour jour, un coup d'Etat militaire installait en Argentine une dictature qui allait durer sept ans et causer 30 000 morts ou «disparitions». A cette occasion, une manifestation est organisée (1) ce samedi à 15 heures à Paris, devant l'ancien Centro Piloto, un lieu hautement symbolique. Le Centro Piloto, qui a fonctionné à Paris jusqu'en 1983, avait été créé par la marine argentine. Présenté comme un service culturel de l'ambassade, c'était en fait un lieu de propagande et d'infiltration des réfugiés politiques argentins en France. C'était aussi le quartier général de certains responsables des «disparitions», comme Miguel Angel Cavallo (aujourd'hui détenu au Mexique après une demande d'extradition de l'Espagne) ou Alfredo Astiz, condamné par contumace en France pour la séquestration et la torture de deux religieuses françaises.

C'est justement pour témoigner sur les disparitions de treize Français en Argentine qu'Horacio Mendez Carreras, avocat à Buenos Aires des familles des Français disparus en Argentine, était à Paris cette semaine. Il a longuement été entendu par le juge Le Loire chargé d'instruire l'affaire. Au cours d'une conférence de presse, Horacio Mendez Carreras a rappelé que l'audition des témoins, commencée il y a deux ans, durerait encore un an. Le juge Le Loire aurait souhaité interroger 300 personnes. Comme l'Argentine a refusé sa commission rogatoire, il a fait venir en France certains des témoins, une trentaine environ. Pendant ce