Washington
de notre correspondant
Les héros du débat s'appellent Andy Williams, Lionel Tate et John Silva. Ils ont 14 ou 15 ans. Le premier, déprimé, a tiré au début du mois sur ses camarades, dans son lycée de Santee, en Californie. Il en a tué deux. Le second, en Floride, vient d'être condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération anticipée, pour avoir, à l'âge de 12 ans, massacré une petite fille de 6 ans en jouant au catch. La sentence a choqué l'Amérique, pourtant endurcie à ce sujet. Le troisième, enfin, toujours en Floride, a été condamné à la même peine quelques jours plus tard, pour avoir étranglé une camarade de classe et jeté son corps dans une fosse septique.
Ces trois affaires, à quelques jours d'intervalle, ont relancé le malaise des Américains face à la criminalité juvénile. Quelle prévention? Quelle répression? Quel contrôle des armes? Quelles prisons? Le débat est parti tous azimuts. Les médias décrivent le sort, scandaleux, que connaissent les enfants dans les prisons pour adultes: pas d'éducation, pas de services sociaux ou psychiatriques adaptés, des codétenus agressifs... Les organisations civiques tentent de jouer sur l'émotion suscitée par l'affaire Lionel Tate pour dénoncer la surenchère répressive qui a conduit la plupart des Etats à juger les mineurs coupables de crimes comme des adultes.
Criminalité juvénile en baisse. La star du barreau Johnny Cochran, qui a défendu avec succès O.J. Simpson ou le rappeur Puff Daddy, s'est mis sur l'affaire