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Libération

Sous la pression, le Liban interdit une conférence négationniste.

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Faurisson et Garaudy, entre autres, devaient se réunir à Beyrouth.
publié le 24 mars 2001 à 0h10

Beyrouth

de notre correspondante

Le Premier ministre libanais a coupé court, jeudi, à la controverse suscitée par la tenue à Beyrouth d'une conférence négationniste internationale, prévue du 31 mars au 3 avril. Rafic Hariri a déclaré à la chaîne CNN que son gouvernement «[avait] décidé de ne pas permettreÊune telle rencontre». Un refus catégorique qu'il a réitéré plus tard au quotidien libanais An-Nahar, comme pour dissiper les derniers doutes. Auparavant, le Conseil des ministres, réuni le même jour, n'avait pas été aussi explicite, se contentant de démentir la tenue d'une telle conférence, puisque, selon un porte-parole, nul n'en avait demandé l'autorisation au ministère de l'Intérieur, comme l'exige la procédure en vigueur. Beyrouth a donc cédé aux pressions diverses, soucieux de ne pas se mettre à dos l'Europe et Washington, qui a laissé entendre qu'il reviendrait sur ses aides financières au Liban si le gouvernement n'interdisait pas la conférence.

Mystère. Le plus grand mystère entourait la rencontre, supposée réunir, sous la bannière «révisionnisme et sionisme», Robert Faurisson, Roger Garaudy, Henri Roques, l'Allemand Horst Mahler et d'autres. Les organisateurs étaient deux associations négationnistes: l'une suisse, Vérité et Justice, dont le président, le négationniste Jürgen Graf, est en cavale en Iran depuis octobre suite à sa condamnation en Suisse à quinze mois de prison, et l'autre américaine, l'Institute for Historical Review (IHR). Elles n'avaient pas rendu publ