Moscou de notre correspondante
La Tchétchénie s'est rappelée au bon souvenir de Vladimir Poutine, élu il y a un an, jour pour jour, président de la Russie. Ce sont trois bombes qui ont semé la mort samedi faisant au moins 24 morts et 143 blessés, notamment sur un marché près de Stavropol, dans des villes du sud de la Russie (Yessentouki), au nord-ouest de la Tchétchènie (voir la carte ci-contre).
Incapacité. Les attentats ont été imputés indirectement par les autorités russes aux indépendantistes tchétchènes, qui démentent. Il n'y a pas plus de raisons de croire les assertions des uns que les dénégations des autres. Ce sont bien des Tchétchènes qui ont à la mi-mars détourné un avion russe vers l'Arabie Saoudite, preuve s'il en faut que d'aucuns sont tentés par le terrorisme. Mais on se souvient aussi que Poutine est arrivé au pouvoir en surfant sur l'indignation qu'avait suscitée à l'automne 1999 une vague d'attentats meurtriers frappant même Moscou.
L'incapacité de ses services à trouver les coupables avait fait naître de nombreux doutes, certains les attribuant à de sombres machinations. Dix-huit mois plus tard, la Tchétchénie reste l'échec le plus flagrant de la politique de l'ex-espion du KGB, même si ces déboires n'affectent pas sa cote de popularité, qui atteint le chiffre record de 82 %. Car une majorité de Russes ne s'intéresse pas à la lointaine Tchétchénie, et les élites urbaines, les plus opposées à la guerre, s'arrangent pour mettre leurs enfants à l'abri des mobili